Quelles sont les différences entre les maladies du spectre de la neuromyélite optique (NMOSD) et la sclérose en plaques (SEP) ?

Les maladies du spectre de la neuromyélite optique (NMOSD) et la sclérose en plaques (SEP) sont des maladies inflammatoires auto-immunes démyélinisantes qui attaquent le système nerveux central (cerveau, moelle épinière, nerf optique). Elles surviennent plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes, généralement vers 40 ans pour les NMOSD et vers 30 ans pour la SEP. La SEP est plus fréquente (1/1 000) que les NMOSD (1 à 4/100 000).

Les symptômes de ces maladies, variables d’un patient à l’autre, peuvent se ressembler, si bien que les NMOSD étaient auparavant considérées comme une variante de la SEP. En effet, les patients atteints de SEP peuvent présenter des troubles de la sensibilité, une paralysie ou faiblesse musculaire, des troubles de l’équilibre (vertiges notamment) souvent associés à des problèmes de coordination, une atteinte visuelle (baisse de l’acuité visuelle pouvant s’accompagner d’une douleur autour de l’orbite – particulièrement lorsque l’œil est en mouvement –, vision double, névrite optique rétrobulbaire [inflammation du nerf optique]), une paralysie faciale, des troubles de la parole et/ou de la déglutition, ou encore des troubles vésico-sphinctériens.

La SEP évolue également sous forme de poussées, mais contrairement aux NMOSD pour lesquelles les poussées sont sévères avec un haut potentiel de handicap dès la première poussée, les symptômes de la SEP régressent généralement totalement en début de maladie.

En particulier, les névrites optiques sont rarement sévères dans les cas de SEP, contrairement à celles observées chez les patients atteints de NMOSD. On observe également une possible évolution de la SEP au fil du temps, alors que sauf cas exceptionnel, les NMOSD n’évoluent pas entre les poussées.
La découverte récente d’anticorps anti-aquaporine 4 (AQP4) dans le sang de 70% des patients atteints de NMOSD a permis de faciliter le diagnostic différentiel entre ces maladies ; aucun auto-anticorps n’a été identifié à ce jour dans la SEP. Cependant, 30% des patients atteints de NMOSD n’ont pas d’anticorps anti-AQP4 dans leur sang, rendant le diagnostic différentiel plus difficile. L’association de l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) cérébrale et médullaire, des signes cliniques, et d’examens complémentaires (ponction lombaire, prises de sang), aide à établir le diagnostic différentiel.

Les NMOSD et la SEP sont aujourd’hui considérées comme des maladies distinctes ; leur prise en charge thérapeutique doit être différente. Ces maladies doivent également être différenciées de la maladie du spectre des anticorps anti-MOG (MOGAD), de l’encéphalomyélite aiguë disséminée (EMAD), ou d’épisodes récurrents de myélite transverse ou de névrite optique (NO).